Samedi 26 mai 6 26 /05 /Mai 08:22

Suite de Hassal en flag :

 

 

         Quand on entraîne quelqu'un, on le connait.

 

         Hier j'ai fait grimper Jason sur le ring pour le chauffer vingt bonnes minutes. Son entraîneur était pas d'accord pour k'il travaille avec moi. Il trouvait ke c'était trop tôt. Moi j'suis pas d'accord. Jason, il est pas trop dans la réalité et il a besoin de redescendre sur terre. On dirait k'il fait de la boxe pask'il aime l'idée de faire de la boxe. Mais il aime pas la boxe. Il est pas à l'aise dedans. Ca se sent à sa façon de pas engager son corps dans le combat. Il reste en retrait. Du coup il se fait souvent mal. Donc j'voulais lui démontrer k'il était loin du but. Juste bloquer ses illusions et lui donner envie de travailler. Sans le décourager.

 

         Et puis surtout, j'voulais jauger ck'il a dans le ventre. Savoir à ki j'ai à faire, vu le plan k'il a fait dans mon dos (voir l'histoire) ; la fin de l'année approche et j'me suis rendu compte ke si j'voulais conclure un truc, j'avais pas tant de temps ke ca à perdre. Le plus rapide pour le connaître, c'était de le boxer.

 

         Il est monté, il s'est casqué, j'ai direct senti k'il était impressioné. Au début, il se la jouait mais incroyable. J'l'ai laissé faire le beau sans mener d'attaque. Il a dû vite se sentir con en comprennant ke s'il s'amenait pas, il se passerait rien. Alors il a osé avancer un peu, s'exposer.

 

          J'suis venu poser tout doux le cuir de mon gant sur les endroits k'il protégeait pas, pour l'inciter d'abord à soigner sa garde. Intérieurement j'lui disais : "concentre-toi Jason, oublie ke t'es beau, oublie ke tes potes te regardent". A la boxe, ya pas besoin de parler. Quand tu penses un truc dans ta tête, l'autre peut le lire dans tes yeux.

 

          A force de sentir mes poings le taquiner dans ses ouvertures, il a commencé a se regrouper un peu. Yavait encore trois fois la place de passer mais j'ai fait comme si j'pouvais plus : j'frappais sur sa garde pour lui faire croire k'il parait. Fallait ke je l'surprotège si j'voulais k'il se détende. Il a enfin compris ke j'allais pas le massacrer (en fait j'y pense seulement maintenant, il pensait peut-être ke j'voulais lui faire manger son coup des fringues dans les vestiaires), il s'est décrispé, et il a contacté le plaisir de s'engager.

 

          Du coup, il s'est mis a attaquer comme un mort la faim. J'ai stoppé ses attaques. Il s'épuisait ; je sais pas ck'il cherchait pendant cette période là ; il a dû croire k'il pourrait m'atteindre. Kan j'ai souris, il a compris ke c'était pas la bonne voie et il s'est mis à réfléchir. Ca y'est j'avais allumé une lueur d'intelligence dans l'oeil de Jason, il y était enfin. Kan il lâchait son inkiétude sur son apparence, il se mettait à réfléchir. C'était un bel exploi de lui avoir fait sentir ça. Il commençait à prendre du plaisir dans notre petit combat. Chaque fois k'il exposait un point vital, j'lui signalais par une caresse. J'amenais vite mon poing ou mon pied sur la touche et je stoppais l'élan juste sur sa peau. J'adore faire ça, frôler le point ke je vise avec la pointe de ma chaussure, ça excerce ma précision et ça m'entraîne ossi même kan l'otre est une brel comme là. Et puis ca m'amuse. Une petite touche griffée au foie, un appui léger au plexus, une touchette à la tempe, un uppercut à la barbichette, tout doux mais malin. K'il comprenne k'il échappait en deux minutes à deux KO et deux coups ki défoncent bien.

 

          Son entraîneur sur le côté ki s'énervait sur son placement, sa garde, ses appuis... il y était pas du tout l'entraîneur des bébés. J'avais pris les choses en mains et Jason l'entendais plus. Il avait accroché mon regard et j'lui ancrais la logik par mes gestes et la concentration ke j'lui imposais. Kan il se démobilisait, j'allais direct le vexer un peu en appuyant mes coups un chouia plus, ça le remettait dans l'excercice.

 

           Puis j'l'ai laissé longtemps chercher une faille chez moi, sans l'aider. Et j'l'observais pour comprendre ki il était. Il est timoré, mais j'voulais comprendre de kelle façon. Là ca apparaissait très net. Il s'enthousiasme à la naissance du mouvement, mais à l'arrivée, il hésite, au plus mauvais moment... Sa grosse faiblesse, même kan il sera bon, c'est ce doute dans la finition. Cette conviction ki s'effondre à la fin. Son petit côté pd bien caché ? Peut-être ke là c'est moi ki m'emballe. En tout cas, c'est surement ça k'il admire chez moi : la force de finir sans se poser de question, d'imposer ma marque sur le corps de l'otre. Ce k'il aimerait savoir faire. Mais pour l'instant, trop fragile le Jason.

 

            "Alors Jason ? Kes tu cherchais dans mes fringues ? Tu voulais savoir koi ? C'était naïf ou c'était trash ?... Mon eau de toilette ou des traces de mon intimité ?... Kes tu t'es dit kan t'as trouvé des trucs compromettant ? paske t'en as trouvé, j'suis pas un être sans tâches". Voila toutes les questions ke j'me posais entre les mouvements, kan j'sautillais sur place en l'attendant. Et d'otres questions encore, en le laissant venir au corps à corps pask'il commençait à fatiguer : "Qu'est-ce ke t'admires chez moi ? Ma part masculine, ma force, ma façon d'habiter mon corps ?... Ou bien ma part feminine, ke t'aurais capté mieux k'un autre pask'elle te parle, pask'elle résonne avec la tienne ? ". Il se colle à moi, il protège tout son thorax contre le mien pour ne plus s'exposer aux coups. Je ne lui frappe pas les flancs ; je pose mes mains dessus. Je calme. J'attends k'il se replace et comme ca vient pas, je le repousse après un contact ki a duré le maximum possible sans devenir équivok aux yeux des otres. Deux secondes de plus et c'était vraiment chelou, trois secondes et je devais l'insulter d'un geste pour pas attirer la suspicion. Mais je note : c'est moi ki doit le repousser. Comme si cette proximité le troublait au point de pas pouvoir se décoller. J'en ai la confirmation l'instant d'après dans son regard. Ce regard entre nous Jason, personne d'otres peut le capter. C'est ça l'intimité de la boxe. On a beau te voir d'autour, ce ke tu vis, ce ke tu vois, on est les seuls à le partager.

 

         J'frappe un peu plus dur pour le réveiller, k'il quitte un peu cette torpeur dans lakelle il sombre. Mais il revient vite au contact, ça fait preske vingt minutes k'on joue, avec peu de pauses et c'est énorme pour lui. Trop intense. Il n'a plus d'air, alors il revient se coller à moi comme s'il me demandait de l'aide. Et c'est comme si j'lui murmurais à l'oreil à travers son casque : "C'est bon Jason, j'en sais assez, j'ai compris cke tu cherches en moi. Ou cke t'as trouvé. T'inkiet, j'vais pas te balancer. J'te trahirai pas. Mais j'pense kan même ke tu vas me sucer"...

 

         Et comme c'est pas l'endroit pour se faire des calins... j'tape trois fois mon gant sur son dos, et cette fois j'parle :

   - Allez t'es un bon ! un autre maintenant, j'suis chaud !

 

        J'ai la faiblesse de jetter kan meme un oeil pour le voir descendre du ring. Moi ossi ca m'a touché, et j'contrôle peut-etre moins ke je l'crois en fait. J'ai du me reconnaitre un peu en lui, comme il s'est reconnu en moi. Et puis koi k'il en soit, on partage un secret. Le chemin est ouvert vers ma gazelle, mais j'sais pas encore comment j'vais l'emprunter, ni où j'vais la croquer.

         

 Lire la suite sans s'taper tout le blog !

 

 

Publié dans : Branleur né - X
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