Vendredi 15 février 5 15 /02 /Fév 10:15
 
 
 

 
         J'ai trahis des potes ke j'kiffe beaucoup. C'est dur ça, kan comme moi, on cherche à être irréprochable. J'ai une éthik, des valeurs fortes, je le cris bien fort, et j'me suis assis dessus, et bien comme il faut en plus.
 
 
      Avec un groupe de srabs, on avait un secret, style secret d'ado. K'on s'était juré de ne pas dire, solennellement. Ca devait nous lier par une loyauté extrême. Ce secret, je l'ai trahi ya longtemps. C'était déjà crade d'ouvrir cette brêche dans le cercle, mais ce n'est pas encore le pire. En plus de ça, je leur ai caché ma faute du départ. J'ai couvert ma trahison par du mensonge. Puis par d'otres mensonges encore. J'ai trahis profondément leur confiance, puis j'ai caché cette trahison, par lâcheté. Voila le tableau.


      Depuis deux jours, je vais les voir un par un. Je me présente devant eux et je leur dis tout, sans plus rien leur cacher du chaber ke j'ai été capable d'être.
 
 
      Je tremble à l'intérieur en leur avouant. Je me sens fragile. Mais je les regarde en face. Je m'efforce de rester droit. D'accepter ke j'ai pu etre l'auteur de cette traitrise. De me l'avouer à moi-même finalement, plutôt ke de fuir mes actes. J'essaye d'être avec eux ce ke je leur faisais croire être : franc et entier.
 
 
      Leur réaction, c'est beaucoup de ressentiments. De déception et de colère légitime, d'incompréhension. Et je me reprends en pleine face, tout l'obscur ke je leur ai dissimulé. Je plie sous le poids de moi-même. Ecrasé par la hauteur du modèle ke j'espérais égaler. Comme un âne assoiffé au pied de la mosquée bleue.
 
 
       En même temps, j'ai pas envie de me lyncher. J'expérimente le fait de décevoir. J'ai su le faire quelques rares fois dans ma vie. Toujours des moments ki m'ont libéré. Décevoir mes parents d'abord et m'affranchir de leur emprise nocive, autant k'aimante. Décevoir ma famille. Décevoir mon premier entraineur ki avait tant d'espoir en moi et ki voulait me conduire aussi haut ke là où il n'avait pas pu aller. Et voila ke je déçois mes srabs ke j'aime, pour leur dire : arrêtez un peu de m'admirer, moi ki ne suis, comme tout le monde, qu'ordinaire.
 

 
       Je crois ke je les libère autant ke je me libère. Ils vont pouvoir se réapproprier les qualités k'ils projetaient en moi.
 
 

       Déjà, je sens k'ils me pardonnent, chacun à leur rythme ; il se pourrait même ke je continue de les voir kan ils auront avalé le morceau. Ke je n'en perde aucun dans la bataille. J'aurais pas parié sur ça au départ. Je savais ke je prenais le risque de les perdre tous. Ca aurait aussi été une leçon.
 
 
       Trois d'entre eux se verront ce soir. Ces batards vont surement décider qu'elle genre de tasse il me feront boire. Pour laver l'affront et le dépasser. Reconstruire une amitié modeste, fondée sur notre histoire commune. Passer du furieux de l'adolescence à la sagesse des adultes. Aimer l'autre pour ce qu'il est et non pour l'image qu'on s'en fait. Apprendre à se laisser aimer en retour, sans décourager l'autre, ni le fuir.
 

 
 



    
Publié dans : Blogothérapie
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