Jeudi 30 août 4 30 /08 /Août 07:43

 

          Ya des trucs qui nous sépare autant ke deux freres Oh!91 et moi : c'est k'il se tenait la bite pendant ke moi je jouissais sans restrictions. Je me suis pas empêché de coucher avec des keums pendant k'il serrait les dents comme un malade.

 

           Moi Oh! j'ai commencé ma sexualité avec des gars. C'était beaucoup plus accessibles pour moi. Je me tapais des p'tits keums paske les filles je voyais pas comment j'y arriverai, et j'avais pas la patience d'attendre. Mais mon manque, c'était d'elles. Toi, tu t'en tapais une alors ke tu rêvais aux gars sans même te l'avouer. Comment t'as pu resté tant d'années sans t'offrir ça, alors ke c'est tellement simple.

 

           Bref, on n'a pas manqué du même sexe au début. Et j'crois ke ça m'a fait relativiser. Un garçon est un garçon. C'est marrant, c'est cool, c'est bandant, ça fait juter. Mais au fond, pour moi, ça n'allait pas bien loin. Bien sur j'aimais et j'aime encore la complicité secrète qui nous lie dans un regard appuyé, ou dans un partage d'intimité. Et le secret renforce encore cette complicité. Mais je relativise. Alors ke toi t'idéalises. T'en as tellement manqué, ke c'est devenu comme du kaviar pour toi, alors ke c'est juste des oeufs de poiskaille. Et j'parie ke pendant ce temps là t'es passé à côté de la moitié de cki se passait avec ta meuf.

 

 

Oh!91 : Voilá, j'en reviens á mon hypothese : Wajdi se percoit comme un usurpateur. Sa vérité, son attirance pour les hommes, son gout pour des jeux sexuels avec eux étant cachés de toutes les spheres qu'il fréquente, il redoute que la vérité, si elle venait á etre connue, provoque des ruptures, qu'il ne souhaite pas. Yohan nous a dit qu'il partageait ce sentiment que chez Wajdi, la crainte des ruptures était forte. Et lá surgit Fiso. Pas de nulle part, ou de rien. Wajdi a écrit, écrit encore, et ré-écrit qu'il souhaitait voir des filles, des femmes, participer á ce dialogue sur le net, qu'il avait besoin de ce retour-lá. Et Fiso, pleine de vie et d'intelligence, entourée d'amis á l'esprit vif, sensible, l'oeil ouvert sur le monde, cette Fiso inattendue déboule et se laisse arracher le coeur par les tourments de Wajdi, mais aussi par sa démarche de partage, se laisse séduir par ce garcon si attachant, si violemment sincere et juste.


Et lá, d'un coup, un possible nait. Celui qu'une femme dotée de capacités d'aimer l'aimat lui malgré sa vérité. Pourquoi ce besoin des femmes ? C'est l'affaire de Wajdi. Que ce soit sexuel, que ce soit parce l'univers féminin est apaisant et rassurant, parce qu'un tabou trop fort ne peut tomber si vite, peu importe (attention je vais encore me faire engueuler) : Wajdi a besoin de femmes dans sa vie. Et d'une femme en particulier. Avec la sienne, il est dans le secret. Hors du secret, il est dans la perspective de la rupture. Et Fiso dit : il y a un horizon. Ce que tu lui apportes, Fiso, est énorme, parce qu'on ne peut pas avancer quand on ne peut percevoir un au-delá.

 

Fiso : Tu mets le doigt là où ça fait mal. Si j’osais je pousserais l’analyse plus loin, en ce qui concerne les femmes, mais je préfère en discuter, si Wajdi le souhaite, à son retour. Je dirai juste que sans doute, j’apporte surtout de l’espoir à Wajdi. L’espoir d’être accepté et aimé pour ce qu’il est, par une femme, comme celle qui partage sa vie, certes. Mais plus que tout, je pense, l’espoir d’être toujours le même dans le cœur des premières femmes qu’il ait aimées : sa mère et ses sœurs. Wajdi m’a déjà comparée à une sœur qui le prendrait dans ses bras et le défendrait aux yeux de tous. Il s’avère que j’ai justement un petit frère et que j’ai déjà évoqué l’amour inconditionnel que j’ai pour lui. La famille est primordiale pour Wajdi ; c’est quelque chose que lui et moi partageons, aussi.  

 

          Ton hypothèse est fausse Oh!. J'ai beau te le dire et te le répéter, tu ne veux pas l'entendre. Je ne suis pas l'usurpateur ke tu dis avoir été.

 

           Vendredi dernier, j'ai fait un plan avec Cyprien. J'me suis fait chier. J'ai dû me forcer sur la fin. J'suis dans une période très hétéro depuis 2 mois, j'continue avec les keums paske ça me rattache à mon adolescence et à tout cke j'ai partagé de fort à ce moment. Et j'ai besoin de resté connecté à ça, à ce passé, plus k'aux keums eux-mêmes.
 

          Fiso m'accepte comme je suis et, oui c'est vrai, j'en avais énormément besoin. Mais il se passe un truc zarbi, que je constate avec elle mais ke j'avais dejà remarqué. Plus on accepte ke je puisse kiffer les meks, moins j'ai envie d'eux. C'est comme si l'homosexualité, c'était pour moi une perche, une main d'homme tendue vers moi ki a tellement peur de me noyer dans la piscine. La piscine, c'est les femmes. Elles me font peurs, j'ai besoin de pas être seul dans cette immensité là. Mais dès lors k'elle me semble moins tumultueuse, putain keske j'aime l'eau !

 

          Voila Oh! Les keums, c'est ma béquille rassurante. J'ai besoin d'eux car je les ai expérimenté comme loyaux, francs et solides. Ils me portent vers le monde et vers la vie. Merci à eux d'être ce k'ils sont.

 

 

 

           J'ai trouvé un court métrage ki illustre bien ce texte, pask'il montre ke le sexe, ça peut aussi être du délire, de l'amitié, des surprises.

 

 

 


       

 

Publié dans : Wajdi - Soft et malin
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Commentaires

"j'continue avec les keums paske ça me rattache à mon adolescence et à tout cke j'ai partagé de fort à ce moment. Et j'ai besoin de resté connecté à ça, à ce passé, plus k'aux keums eux-mêmes."


Pourquoi as-tu besoin de rester connecté au passé, Wajdi ? Quelle est cette blessure dans ton coeur qui ne s'est pas refermée ? J'ai le sentiment que tu compenses, avec hommes ou femmes, mais ce n'est qu'une compensation. Il s'est passé un évènement que tu as vécu comme un rejet. Et tu cherches dans le regard des autres une reconnaissance que tu crois ne pas mériter. Mais la tendresse et l'amour véritable, total, tu ne t'y abandonnes pas. Avec les mecs, tu dis que tu  te reposes sexuellement (façon de parler, ça n'a pas l'air de tout repos ;)) mais que tu ne te laisses pas aller à la tendresse. Avec ta meuf, que tu l'aimes mais que sexuellement tu joues le rôle - que tu penses - qu'elle attend de toi. Quand vas-tu faire coïncider le tout ?

 



C'est comme si l'homosexualité, c'était pour moi une perche, une main d'homme tendue vers moi ki a tellement peur de me noyer dans la piscine. La piscine, c'est les femmes. Elles me font peurs, j'ai besoin de pas être seul dans cette immensité là. Mais dès lors k'elle me semble moins tumultueuse, putain keske j'aime l'eau !



Ce que je ne comprends pas, Wajdi, dans ce passage, c’est que tu parles des femmes comme si elles étaient encore un but à atteindre. Or, tu AS une femme, avec laquelle tu écris que tout se passe bien, sur tous les plans. Pourquoi parles-tu de tumulte alors ?

 



Je ne comprends pas non plus en quoi tes jeux sexuels avec les hommes t’aideraient dans tes rapports avec les femmes (ta femme). Ca te libère momentanément du rôle qu’on t’a ou que tu t’es attribué. Mais je ne crois pas que ça t’aide vraiment, au fond.


C'est à un moment comme celui-ci que le virtuel est frustrant, pour moi. Alors je te le dis juste. J'aimerais te serrer contre moi, à cet instant, petit frère. Ca, c'est la vraie vie. Et j'embrasse tous les autres. (Dommage que Dan-Oméga aie disparu de cet espace).


 


commentaire n° :1 posté par : Fiso le: 30/08/2007 à 11h34

Moi aussi j’ai envie de réagir. Je t’apprécie trop pour laisser passer ce que tu dis comme une lettre à la poste. Pourtant, ça a été ma première réaction, " Après tout si ça lui fait plaisir de penser comme ça... Qu’il se rassure, il est un mec, un vrai, pas un sale PD. Grand bien lui fasse... "


Et puis non. Je sais que tu n’aimes pas que l’on te le dise, mais tu es un mec prodigieux, WajDi... D’une intelligence rare. D’une sensibilité peu commune, d’une finesse d’analyse que j’ai rarement rencontré... Comment peux-tu t’enferrer dans de telles contradictions, oserai-je même de telle aberrations ?


Je vais essayer que pour une fois mon âge et mes petites expériences puissent être vaguement utiles... Je ne me sens pas capable de construire un argumentaire. Donc, juste, quelques flashes, comme ça...



  • Je ne peux pas croire, Wajdi, que " j'ai commencé ma sexualité avec des gars. C'était beaucoup plus accessibles pour moi. Je me tapais des p'tits keums paske les filles je voyais pas comment j'y arriverai "... Tu présentes les choses comme si tes premiers actes homosexuels n’avaient été accompagnés d’aucune culpabilité. Jamais, tu m’entends, jamais je n’ai rencontré un mec qui n’ait un minimum souffert de la transgression morale et sociale que ceci représente... Pour ma part, je l’ai souvent raconté, j’ai eu mes premières relations sans guère me poser de questions... Comme tu le décris pour toi. Mais je SAVAIS que je faisais MAL, et si j’étouffais ma honte, elle était bien présente... Il me suffit de me souvenir du choc reçu vers mes 14 ans, quand mon frère a reproché à ma mère de " faire de moi un PD "... Je savais donc bien que j’étais dans une zone interdite, même si je ne me posais pas vraiment de questions au moment d’agir...
  • Les filles, WajDi, ça remplit la tête des mômes, à chaque instant. Très tôt. Mais ce n’est pas nécessairement à l’acte d’amour que l’on pense. Un peu de curiosité à ce sujet, bien sûr. Mais un besoin très fort de recherche de leur compagnie, de recherche de complémentarité. Je pense sur ce point comme Fiso. " une main d'homme tendue vers moi ki a tellement peur de me noyer dans la piscine. La piscine, c'est les femmes. Elles me font peurs, j'ai besoin de pas être seul dans cette immensité là. ". J’ai du mal à comprendre ton ressenti. Les femmes ne sont ni une piscine tumultueuse, ni un nouveau continent à conquérir. Pour continuer dans les métaphores, elles sont plutôt le sol sur lequel on évolue, un sol prévenant qui empêche les chutes et les foulures... Elles sont partout AVEC nous... Et puis, je l’ai tant de fois constaté : les gays ont très souvent eu une enfance entourée de femmes... Beaucoup plus souvent qu’entourés par des hommes. Je dirais même que, dans un premier temps, ce sont les hommes qui leur font peur. Ils représentent potentiellement tous les dangers...
  • "Voila Oh! Les keums, c'est ma béquille rassurante. J'ai besoin d'eux car je les ai expérimenté comme loyaux, francs et solides. " Tu as vécu de drôles de choses. Moi, vois-tu, les " keums " c’était ou bien des proies potentielles, ou bien d’effroyables menaces. Jamais je n’ai pu m’appuyer sur de telles béquilles. Potentiellement, ils portaient les risques de souffrance (refus de mes approches, rejet de ma différence, rejet tout simplement de moi...), les risques de violence (les filles n’agressent pas, ou si rarement...), les risques de solitude (sans frère ni ami proche, peut-on avoir le sentiment d’exister ?).

    Voila mes premières réactions... Attention, je ne dis pas que tu as tord, ou que tu fabules. Mon expérience me dit aussi que TOUT est possible dans une vie. Mais ça vaudrait peut-être le coup que tu reviennes sur ce que tu as vécu, et sur ce que tu vis. Quelles mécaniques commandent ton inconscient ? D’où vient ce besoin violent d’être reconnu et désiré ? Comme le dit Fiso, pourquoi as-tu des difficultés à être " nature " ? Avec les femmes, avec ta femme ? Avec les mecs, où tu ne sembles que trouver des relations de dominant à dominé ? Pourquoi ne parviens-tu pas à t’abandonner ?


    Souviens-toi d’une phrase que tu m’as dite il y a peu : " j'suis pas un etalon, c tes fantasmes ca boby ". Ce n’est pas mon fantasme. Je suis beaucoup plus simple que ça. Tel que tu es, je suis capable de t’aimer. D’ailleurs, ai-je vraiment des fantasmes ? Des rêves impossibles, oui. Mais des " fantasmes "... Poses-toi la question : Pourquoi as-tu besoin de penser que je " fantasme " sur toi. Un jour je t’ai dit :

    Je me fous que tu sois beur

    Je me fous que tu sois boxeur, jeune, et bien foutu


    Je me fous de ta belle petite gueule de dur...


    Je me fous que tu sois intelligent, et que tu aies des dons, non pour l'écriture, mais pour trouver des fulgurances prodigieuses...


    Je SENS derrière, une souffrance, une générosité, un besoin d'être aimé qui me décoiffent complètement. Tu peux dire non. Tu peux. "


    Tu n’avais pas du tout accepté, ni aimé ce que je disais. Je sais, tu vas encore me reprocher une trop grande transparence. En disant ça je ne veux pas te trahir. Je veux comprendre. Je veux mieux te comprendre... Tu savais bien les risques que tu prenais en affirmant ainsi ta " non homosexualité "... Si tu me renvoie à la niche, j’obéirai.








commentaire n° :2 posté par : Boby le: 30/08/2007 à 13h25

Merci Wajdi.
D'abord, voilà mon mail (c'est bizarre que ça n'aie pas marché, sans doute ma faute, à force de brouiller les pistes entre 91 et 94) : oh94@hotmail.fr (n'hésites pas à m'y envoyer ta réaction intégrale, si tu en dis plus que dans ce post).
Je ne vais pas tout de suite réagir aux questions que tu soulèves. Avant celà, comment dire, j'ai envie de me laisser aller à exprimer complètement et sans honte la fierté que j'ai à avoir été par toi ainsi considéré. L'orgeuil à être sous les feux de ta rampe, à la une de ton blog, reconnu et reconnu encore comme ton pote, comme ton frère. Va savoir pourquoi ça m'est aussi important, alors que ma vie est pleine. Quelle est comblée d'amour, d'affection, que j'ai mon compte en reconnaissance. Pourquoi de toi, par toi, ça compte autant ?
Je ne te cacherai donc pas que j'ai attendu cet instant, avec une impatience folle et silencieuse, j'avais besoin de savoir que tu m'aurais lu. Parce qu'au delà des commentaires, de l'intérêt que tu as pu y trouver ou non, ça voudrait simplement dire que tu me connaitrais mieux. Que tu me connaitrais tout court... Et tu ne te trompes pas beaucoup à mon sujet.
Il est vrai qu'il était assez peu question de toi, au fond, sauf, comme dans l'extrait que tu cites, lorsque Dan Omega et Fiso débattaient de leur rôle et de leur fonction auprès de toi (Dan a tellement besoin aussi de se situer). Mais c'est bien grâce ou à cause de toi que j'étais tombé dans ce jeu d'écriture cet été. Tu n'étais pas là, mais tu nous hantais, tu illuminais d'un deuxième soleil mes belles journées de vacance. Et Fiso, Dan, Boby, Helias, Yohan, Superebeu y tendaient un miroir pour le faire scintiller.
Et puis tu es parti sur l'école, sur le fric, sur la peau "transfulgurée" par l'été. C'était bien aussi finalement de te retrouver comme avant. Non, un peu différent, un peu libéré déjà, comme tu l'expliques ici, mais bien toi-même. Je savais quand même, au fond que quand tu délaisses un débat un temps, c'est toujours pour y revenir, armé, au moment où on ne l'attend plus. Donc le sachant, cette sortie, je l'espérais.
Oui, j'ai été usurpateur. Non, toi tu ne l'es pas. Mais hors mis l'emploi de ce qualificatif, ce que tu cites de moi, avec l'éclairage sensible qu'y apporte Fiso, ne me semble pas fondamentalement remis en cause. Et cette face de toi que tu nous présentes, un peu libérée, tu l'attribues toi même au fait que Fiso accepte cette part de toi qu'un jour tu qualifias de "sombre".
"La piscine, c'est les femmes. Elles me font peurs, j'ai besoin de pas être seul dans cette immensité là. Mais dès lors k'elle me semble moins tumultueuse, putain keske j'aime l'eau !" N'est-ce pas une autre façon de dire : "Et Fiso dit : il y a un horizon. Ce que tu lui apportes, Fiso, est énorme, parce qu'on ne peut pas avancer quand on ne peut percevoir un au-delá."
Parlons d'horizon, de tumulte ou d'immensité, ou encore de brin d'herbe où accrocher ses ongles... il faut des repères pour se construire et avancer.
Là où les choses sont drôles, c'est que l'itinéraire que tu décris prend à contre-pied tout ce que l'on s'imagine souvent sur les tabous et leur bouillon de culture. Moi, élevé dans un foyer "moderne", mais pour qui le contact avec un homme relevait de la transgression la plus impensable, découvre avec ton histoire, qu'au même moment, dans le même monde, et dans un milieu perçu même comme plus conservateur, le seul fait de la promiscuité pouvait rendre ce contact plus "autorisé", plus accessible en tout cas.
Je comprends la surprise de Boby et ses interrogations. Pour ma part, je trouve ton analyse assez crédible. Peut-être que les mécanismes mentaux qui "autorisent" cette transgression doivent encore être creusés. Réfléchis-y, comme t'y invites Boby...
Mo aussi j'aime l'eau, Wajdi. Je vois encore tout un océan à parcourir dans ton blog. A bientôt. Oh!91
PS : Fiso, putain!, on en a des choses à se dire !


 


 


 

commentaire n° :3 posté par : Oh!91 le: 30/08/2007 à 20h09
Attends, je reviens, parce que tu me parles de moi, aussi : "Mais je relativise. Alors ke toi t'idéalises. T'en as tellement manqué, ke c'est devenu comme du kaviar pour toi, alors ke c'est juste des oeufs de poiskaille. Et j'parie ke pendant ce temps là t'es passé à côté de la moitié de cki se passait avec ta meuf."
Non, Wajdi, j'ai idéalisé, bien-sûr, avec un tout petit bagage pour me construire cet idéal : pendant très longtemps, la seule bite que j'ai connu, c'était la mienne. Je la connaissais dans tous les sens, je l'ai soumise à toutes les épreuves, je l'ai harcelée comme un dingue. Celle des autres, elles étaient sur papier glacé, statiques, ou bien elles vibrionnaient derrière l'encodage d'une chaîne cryptée ? Et puis il y avait aussi ces récits qu'on pouvait trouver sur minitel, où les jardiniers et les plombiers se faisaient dessapper sur leur lieu de travail. C'était pas du caviar, alors, c'était un Eldorado, une Terre promise, ma lune indécrochable. Quand je les ai rencontrés, les keums, pour de vrai, alors quoi : y'a pas eu franchement de désillusion. Y'a eu les bons coups, les plans foireux, je me suis aussi parfois fait chier, et parfois c'était divin. Des fois c'était pour me vider les couilles et je tombais sur des mecs qui cherchaient le grand amour, parfois je recherchais éperduement un partenaire pour la vie etje trouvais qu'un branleur à la petite semaine. Et puis j'ai trouvé Igor. On a couché ensemble et on ne s'est plus quitté : on a eu nos deux-trois ans totalement fusionnels, et puis on a eu nos crises, mais on est restés ensemble, et on combine habilement nos petites envies et la préservation de notre union. Bref, ça fait bien longtemps que j'ai arrêté d'idéaliser. Et que je relativise un max !
Les femmes, je suis passé à coté, forcément. Alors que je leur ai été infiniment plus fidèles qu'à mon Igor. Mais il y avait cette barrière qui m'empêchait d'être dans une totale sincérité, dans l'abandon, dans le partage. Ce que j'ai raté avec mes meufs, c'est pas un quart, c'est pas la moitié, c'est tout, la grosse totalité, c'est les mômes, celui qu'on a avorté, et ceux qu'on a jamais essayé d'avoir, et tout ça parce que ça se passait dans l'erreur et le mensonge et que ça m'était insupportable. Et pourtant, qu'est-ce qu'elles sont importantes dans ma vie, depuis toujours, les femmes. Je ferai quoi, sans elles aujourd'hui ? Mes copines, mes collègues, mes cousines, mes nièces, ma mère, mes tantes ?... Combien d'amour j'ai reçu de ce coté-là et combien j'en ai donné ? Combien c'est simple et franc, les relations, de ce coté-là, depuis que mon homosexualité est connue ?
Un peu comme pour toi, mais en n'y mettant pas les mêmes choses, je peux dire que les keums ont été une perche pour arriver à évoluer sereinement en milieu féminin. Finalement, on nage presque dans la même piscine... Oh!91
commentaire n° :4 posté par : Oh!91 le: 30/08/2007 à 23h43
@ Tous : Je relis vos comms et ils continuent de me faire beaucoup reflechir.
réponse de : WajDi le: 01/09/2007 à 19h27
Je suis touché par cette vidéo, et par tout ce qu'expriment ces jeunes. Et par ce que tu dis de l'indicible. Je me demande si j'ai raison de croire que dans émancipation, il y a aussi l'accès à parole. Même si je trouve comme toi beaucoup de poésie quand les choses sont exprimées sans être dites. Oh!91
commentaire n° :5 posté par : Oh!91 le: 01/09/2007 à 20h52
@ Tous: Connerie, quand tu nous tiens!!
commentaire n° :6 posté par : Sami le: 02/09/2007 à 13h14
Kes ki ya Sami ? On s'occupe pas assez de toi ou koi ? 
réponse de : WajDi le: 02/09/2007 à 16h42

Je suis d'accord avec toi Wajdi. Les filles ont plus les pieds sur terre que les garçons et plus forte.


Elles représentent en effet la vie, d'ailleurs la quasi des guerres sont le fait des mâles (à l'exception il me semble des massacres au Rwanda)


 

commentaire n° :7 posté par : rob le: 03/09/2007 à 17h54
A mon tour de squatter le blog de Wajdi pour un texte qui aurait peut-être mieux sa place sur mon propre blog, mais bon, c'est quand même de Wajdi dont il sera question. De mon point de vue, le débat qui oppose ces derniers temps Wajdi à quelques lecteurs tient dans ce qui constitue le fonds de l'identité de Wajdi. Au fond de lui, est-il plutôt un homosexuel refoulé qui se cache derrière une façade d'hétéro en se refusant aux appels de la tendresse entre hommes, comme le suggèrent Oh!91 et Boby (si j'ai bien compris) ? Ou n'est-il que ce qu'il veut bien affirmer, un vrai bisexuel - c'est-à-dire un hétérosexuel, un homme qui aime les femmes mais qui a besoin de temps en temps des mecs pour vivre des moments plus forts et plus virils ?

J'aime bien les raisonnements psychanalytiques (même si je n'y connais pas grand chose) donc je pourrais très bien aller dans le sens de ceux qui disent que Wajdi n'est pas ce qu'il prétend être. Et pourtant, non. Pour l'instant, dans tout ce qu'il dit - et on peut dire qu'il s'est déjà beaucoup livré - je ne vois pas de quoi remettre en cause sa thèse. J'ai l'impression que vous cherchez à interpréter son parcours en fonction du votre (un long chemin vers l'acceptation et la réalisation de votre homosexualité) alors que son parcours à lui était plutôt l'inverse. Je pourrai comparer avec mon propre parcours : quand j'étais plus jeune, c'était relativement facile pour moi de suivre le jeu social et de sortir avec des filles (quand elles voulaient bien sortir avec moi...) mais rien que l'idée de signifier à un mec qu'il me faisait envie, par un mot ou par un geste, ça me paralysait immédiatement. Parce que ça signifiait trop de choses pour moi, ça me révélait dans toute ma nudité. Déjà à l'époque je me disais que c'était beaucoup plus facile à deux hétéro de se branler ou de faire des trucs ensemble parce que, pour eux, ça n'était qu'un jeu. Alors que pour moi, c'était tout sauf un jeu.

Et Wajdi semble correspondre à ce comportement inversé. Décomplexé envers les mecs (enfin, ce n'est pas le mot, mais disons qu'il n'avait aucun problème pour se faire des jeunes mecs), mais intimidé par les filles, ne sachant pas comment s'y prendre. Non pas parce son hétérosexualité est un tabou qui doit tomber mais parce qu'au contraire, comme tous les hétéro, il ressent pleinement la différence homme-femme mais pour mieux la vivre (et non pour se contenter de l'univers masculin). Bref, ce n'est pas parce que sa part homosexuelle est cachée qu'elle représente forcément la vérité de son être !

J'ai souvent pensé que, pour certaines personnes, l'opposition actif/passif était plus structurante, plus importante que l'opposition hétéro/homosexualité. Je trouve que ça colle assez bien à Wajdi. Même si l'opposition connu/secret couvre l'opposition hétéro/hommo, quand il "chasse" de la "gazelle" mâle, quand il domine son adversaire/partenaire, il ne descend pas de son rôle de mâle dominant, il continue - avec des mecs - un comportement qui est socialement assez valorisé avec des filles. C'est vraiment quand il est avec Yohan qu'il franchit une vraie barrière - dont il a conscience vue la manière dont il en parle : c'est dans ces plans-là que l'autre Wajdi apparaît véritablement.

Mais ce Wajdi est-il le véritable Wajdi ? Le Wajdi refoulé à cause de tabous qu'il faudrait soi-disant faire tomber ? Ou un Wajdi encore déformé par l'image qu'il veut donner de lui, un Wajdi-écran qui se refuse à laisser aller sa tendresse pour les hommes, seule véritable issue pour lui ? Rien de tout cela selon moi : il y a bien une tension entre les deux pôles de l'identité de Wajdi mais je persiste à penser que, dans son cas, l'aspect refoulé (de moins en moins refoulé puisqu'il le vit dans la réalité avec Yohan et puisqu'il en parle ici...) n'est pas sa "véritable" identité mais juste une part de lui avec laquelle il doit faire avec.

Pour finir ce commentaire - et pour le rallonger démesurément, voici quelques citations tirées d'un résumé de l'oeuvre de Jung (un psychanalyste disciple de Freud mais avec qui il a brutalement rompu), au sujet de "l'ombre" (une des figures de "l'autre" que chacun porte en soi, dans son inconscient - selon mon interprétation le Wajdi homosexuel, et plus précisément le Wajdi soumis) :

"Les figures de l'ombres ont des traits de caractère et des façons d'agir qui sont la contre-partie de la personnalité consciente. Elles sont d'autant plus accentuées que le conscient est davantage unilatéral. En les analysant, on découvre qu'ils incarnent des pulsions refoulées, mais aussi des valeurs que le conscient rejette. Aujourd'hui où le modèle est plutôt celui d'un individu agressif et sexuellement épanoui, l'ombre se forme du côté de la faiblesse et du sentiment. S'il est vrai que l'ombre d'une vieille dame retenue et timide peut être une danseuse de flamenco, une personnalité puissante peut avoir dans son ombre un enfant débile.

Il ne faudrait pas en conclure que l'ombre est l'opposé du conscient. Elle représente plutôt ce qui manque à chaque personnalité. Elle est pour chacun ce qui aurait pu vivre et qui n'a pas vécu. En cela, elle met en scène la question d'identité : qui es-tu par rapport à celui que tu aurais pu être ? Qu'as-tu fait de ton frère ? (no comment...)

Cette question dépasse le refoulement, elle attire l'attention sur ce qui naît à partir d'un choix. On observe, en effet, que chaque position engendre son contraire. L'ombre accompagne l'homme et figure auprès de lui la conséquence de ses choix. (...)

Dans cette dialectique il arrive que l'ombre se projette sur un partenaire concret et déclenche ainsi un attachement qui est l'une des formes de l'homosexualité. Il arrive aussi que l'ombre renverse l'ordre établi et s'empare du conscient de façon temporaire ou provisoire. On assiste alors soit à des comportements contradictoires, soit à un véritable bouleversement de personnalité. La deuxième moitié de la vie connaît de ces "conversions" (exemple personnel : un cadre qui a passé son temps à licencier des gens qui devient bouddhiste à 40 ans, ou qui lâche tout pour une mission humanitaire à l'autre bout du globe).

En général, la prise de conscience de l'ombre provoque des conflits qui mettent en cause les habitudes, les croyances, les liens affectifs et plus radicalement les divers miroirs de la conscience de soi. L'expérience de ce qui a été refoulé ou de ce qui n'est encore jamais venu au conscient désarticule le moi, lui fait perdre ses repères et le plonge dans l'obscurité.

Cette expérience est la porte du réel. le conflit dû à la prise de conscience fait sauter les identifications imaginaires. La connaissance de soi est un processus qui conduit à composer avec l'autre en nous."

A l'opposé de l'ombre, il y a la "personna" - selon mon interprétation le Wajdi public, hétérosexuel, viril, macho sur les bords (et qui déborde sur le Wajdi homo quand il chasse de la gazelle.... décidément je ne supporte pas ce genre de comparaison...)

"On peut dire, sans trop d'exagération, que la personna est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui-même ou les autres pensent qu'il est. Elle résulte d'une mise au point progressive et dure aussi longtemps que les échecs extérieurs ou que la poussée interne de l'ombre ne la mette en question. Le conscient ignore alors jusqu'à quel point il s'est identifié à un rôle et à une image; il n'a pas davantage les moyens de savoir si cette apparence lui convient ou non.

Il ne s'agit pas de supprimer le masque, mais de ne plus s'identifier à lui, c'est-à-dire de ne plus utiliser le rôle social et le langage pour lui tenir lieu de sujet."

***

S'il fallait commenter tout cela en relation avec Wajdi, il y en aurait pour des pages, je suppose. Mais quelques précisions quant à mon point de vue. Déjà, tout cela n'est plus vraiment valide pour Wajdi puisque cette ombre n'est plus inconsciente : il la vit et il en parle. Donc, d'une certaine manière, il a réussi à composer avec elle, à la laisser s'exprimer d'une manière qu'il maîtrise. Ensuite, si j'ai bien compris, Jung prend bien soin de préciser qu'il ne faut ni s'identifier avec cette ombre - pas plus qu'avec la personna - ni les rejeter complètement. l'ombre n'est pas la vérité de notre identité, pas plus que la personne n'est qu'un mensonge social qu'il faudrait renier. Il faut plutôt réussir à établir un jeu dans tout ça (au sens mécanique : quand il y a un peu de place entre deux pièce et que ça bouge, et aussi au sens premier : quand on ne s'identifie pas à un rôle et qu'on peut avoir du recul).

Et je crois que, mine de rien, c'est ce que Wajdi fait au jour le jour en tenant ce blog, en prenant du recul avec tout ce qu'il vit, en réfléchissant sur d'où lui viennent toutes ces pulsions et comment il les vit.
commentaire n° :8 posté par : xelias le: 09/09/2007 à 02h31

Ouf Xelias, il était temps ke tu rentres.

C'est trop moi ton histoire d'ombre. J'réfléchis depuis les premiers comms mais j'arrivais pas à expliker, et j'crois ke t'apportes la réponse. Moi je suis l'ensemble : l'ombre et la lumière et j'peux pas laisser dire ke je suis ke l'un ou ke l'autre. C'est kan je respecte les deux parties ke je me sens le mieux. Je me prends en entier paske j'ai (preske) plus peur de moi-même. 

réponse de : WajDi le: 09/09/2007 à 09h45
@Xelias : 1/ y'avait longtemps ! 2/ Pour mieux te connaître : c'est toi le cadre licencieur devenu boudhiste humanitaire, ou juste une connaissance ? 3/ Sur mes tendances à plaquer mon histoire sur celle de Wajdi, j'ai déjà fait acte de contrition, j'en suis plus là. 4/ tu mets Boby dans le même sac ("long parcours d'acceptation..."), mais ça c'est mon parcours, pas le sien. 5/ très intéressante, ta citation de Jung. De bout en bout. Je vais peut-être me mettre à lire de la psychanalyse, moi...!(PS : pourquoi tu nous as lâché si longtemps ?) Bises. Oh!91
commentaire n° :9 posté par : Oh!91 le: 09/09/2007 à 07h52
Oh!91 :
- Je vous ai "lâché" parce que j'étais en voyage (Wajdi sait où, lol) et parce que je ne vois pas pourquoi je mettrai des commentaires quand je n'aii rien à dire...
- Pour information, j'ai 28ans, je suis tout sauf un cadre licencieur et je ne connais aucun cadre devenu bouddhiste... (Quoique, mon père... mdr)
- Pour le parcours de toi et de Boy, désolé des raccourcis injustes...
- Il ne s'agit pas d'une citation de Jung mais d'un livre sur Jung. Et beaucoup d'autres passages sont assez complexes et je n'y comprends rien... Et c'est pareil pour certains ouvrages de Freud. Je ne sais pas trop par où commencer en fait. On m'a dit que ls livres de Jung sont assez lisibles mais je pense que commencer par freud, le fondateur, est quand même plus intéressant. "L'introduction à la psychanalyse" est très clair, en tout cas au début.
commentaire n° :10 posté par : xelias le: 09/09/2007 à 11h17

Xelias, merci de ces éclaircissements. Pour le coup du cadre boudhiste licencieur et humanitaire, c'est toi qui avait parlé en évoquant un "exemple personnel"... Mais apparemment, c'était juste pour illustrer ton propos. C'est dommage, j'aimais bien le côté boudhiste en mission...


Wajdi, ce que tu dis dans ta réponse, c'est un peu l'impression que tu donnes en tout cas, de plus en plus : celle de t'accepter. Bon, sans doute, s'accepter en entier, c'est le combat d'une vie, l'ombre et la lumière doivent jouer à cache-cache, à notre corps défendant, longtemps et souvent. Et comme Xelias, dans ce combat de l'ombre et de la lumière, je ne mets pas non plus en premier des questions d'ordre sexuel, mais le combat de l'être social et de l'être intime... C'est peut-être pas le fil à couper le beurre, mais dit comme ça, ici, cette contribution me plait assez. Biz. Oh!91

commentaire n° :11 posté par : Oh!91 le: 09/09/2007 à 19h05

ta bequille... c'est une bien joli metaphore! jcapte bien ske tu veu dire, les meuf jcommence a peine a bien les capter alors ke les keum c si facil a en niker!

PS (qui sert a rien): si vou prevoyer de commenter tout le blog kom oim d'une traite, une bouteille d'eau a coter de vous est neccessaire pour rester bien hydrater! ceci est un message de recommendation de K et WajDi! 

RDV au prochain post

commentaire n° :12 posté par : K le: 04/08/2010 à 01h01

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