Vendredi 18 mai 5 18 /05 /Mai 08:47

  

          C'etait mon modèle. Mon amour d'enfance. J'avais 14 ans, lui 15. Il me semblait k'il savait tout faire mieux ke moi, à l'aise kan j'étais inquiet, sûr kan j'étais hésitant. Je mettais des fois ses fringues pour me faire croire ke je lui ressemblais. Je l'aimais depuis longtemps jusqu'au plus profond de moi-même, mais je ne m'etais jamais branlé en pensant à lui.

 

           Je le connaissais déjà par preske tous les bouts. Son odeur m'était familière et me rassurait toujours. Elle voulait dire k'il était là, et je n'etais jamais si bien k'en sa présence. C'est surement pourquoi j'etais collé à lui en permanence. Curieusement, ca ne le gonflait pas. Il s'etait habitué à m'avoir à côté de lui. J'etais dans son ombre, il etait mon soleil.

 

            Au collège, on nous appelait les inséparables. Il avait l'air de ne pas comprendre. Moi ça me plaisait ke notre duo soit reconnu. La plupart des gens s'adressaient à lui ou à moi indifférament, pour s'adresser aux deux. On était les terreurs du collège, peut être les plus durs à gérer, pask'il était impossible de nous séparer vraiment. Mais tous les adultes s'y essayaient, mal à l'aise de voir k'on imaginait notre destin lié pour l'éternité. A cette époque, je n'étais pas entier. Il symbolisait le reste de moi-même. De l'extérieur, on ne voyait pas lekel avait un ascendant sur l'otre. Pourtant, à l'intérieur, c'était tellement évident.

 

             Il était rebeu lui aussi, et nos parents se fouttaient éperdument de notre personne. Ils n'étaient rigides ke sur notre destin. Nous étions les pièces d'un puzzle. Le puzzle leur importait grandement, mais comment était faite chaque pièce, ils s'en foutaient. Pour lui encore plus ke pour moi. Je devais être aux yeux de mes parents une pièce importante. Un coin ou une pièce du socle. Lui était une pièce du fond. Elle aurait manqué ke personne y aurait vu à redire. Mais pour moi, ça m'aurait déchiré.

 

             Inséparables, on ne l'était pas ke dans la journée. Et nos parents, tellement inattentifs k'ils nous croyaient encore enfants, nous laissaient dormir ensemble. Comme en plus on n'était pas k'à deux dans la chambre (il yavait toujours en plus le frere de l'un ou de l'autre) ils ne concevaient pas k'on puisse dérapper. Sauf ke le frère en question, il etait plus petit, et kan il n'yavait plus de norme autour de nous, on était fier de faire nous-même la loi. Si bien ke la nuit, nous touchions une liberté inexistante dans la journée. D'autant plus brûlante k'on ne savait pas être libres, puisk'on était fliqués en permanence par nos parents le reste du temps et k'ils nous ont jamais appris à être responsables, seulement à obéir. La nuit donc, nous obéissions toujours, puisk'on ne savait faire ke ça. Mais à personne.

 

             J'ai découvert son intimité par son odeur. Elle était marine autant ke la mienne était urbaine. La nuit plus encore ke le jour, on ne parlait jamais. Je devinais k'il bougeait à côté de moi. Il chauffait et je percevais ce surplus de chaleur ki rayonnait vers ma joue. Puis l'odeur de la pièce changeait : une odeur fraiche et forte ; la jouissance d'un petit mâle encore en construction. Et tout s'apaisait dans la pièce. Elle refroidissait pour l'arrivée de la vraie nuit.

 

             Mais moi, j'étais curieux, et je voulais voir ce ki se passait sous le drap de K. Alors un soir, kan j'ai senti la chaleur, je suis allé vers elle. Sans crainte puisk'elle me rassurait. J'ai descendu le drap, naturellement, puiske j'étais décidé à voir. Et j'ai regardé ce ke normalement on cache. Longtemps. Lui était trankil, il avait du fermer les yeux, sachant sans voir. J'ai regardé couler l'odeur fraiche et forte des jours d'avant. C'était simplement beau. Je ne saurais même pas dire si je bandais. Je suppose ke oui paske c'etait un peu la position naturelle pour moi à l'épok, mais c'était pas le plus important. Le plus important, c'est ke je partageais de l'intime avec mon Dieu.

 

              Surement dès le lendemain, j'ai voulu gouter à l'odeur fraiche et forte, par curiosité, par instinct, je ne sais pas. Kan la chaleur s'est mise à rayonner à côté, j'ai à nouveau baissé le drap. J'ai regardé. Ca me semblait encore plus beau. Et kan j'ai senti venir la substance, j'ai pris le gland de K. en bouche. Le frais est devenu chaud dans ma gorge, le fort est resté fort. C'était ni bon, ni mauvais. C'était comme ça. Le jus de mon amour. 

 

              C'est devenu une habitude entre nous, ki a duré près de trois ans. Un secret puissant d'adolescents. Une marque de fidélité, de loyauté, un pacte du sang fait avec du sperme. Ca nous donnait une force. La culpabilité était absente, mais le risque grand. Le secret devait être total. Il liait les protagonistes et les témoins à jamais. Aujourd'hui encore, il me coûte de le partager, comme si je trahissais quelque chose.

 

 

               Il m'arrive de croiser K. encore aujourd'hui. Je l'aime du même amour, juste un peu plus mûr. Mais je n'aurais ni l'idée, ni l'envie de m'y replonger. Pour lui, c'est différent. Je sais k'il a besoin d'une séparation. Il me le dit de mille façons mais je n'arrive pas à le lâcher complètement. L'idée de ne plus le voir me transperce toujours. Je sais bien k'il voudrait cela. Moi non. Et ni lui, ni moi... personne ne se résigne à oublier k'on a tout partagé.  

 

             

 

 

Publié dans : Wajdi - Soft et malin
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